Minimaliste et conceptuelle, la peinture de JPB se caractérise par son économie de moyens et son dépouillement :
Techniquement il faudrait plutôt parler de «dé-peinture»*: en effet la technique consiste à faire émerger le gesso de la toile de fond qui, martyrisée, apparait ici ‘’glaçure’’, là ‘’marbrure’’, là-bas ‘’moirure’’ ou ‘’ grisaille’’ Ce mode opératoire issu de l’industrie du bâtiment, cousin du grattage sur papier, du ponçage sur panneau ou du sgraffite sur enduis n’existant pas sur toile pour cause de fragilité du support, est unique et « original ». Le procédé ‘’protégé’’ même maitrisé reste brutal et aléatoire.
En contrepoint de cette remise en cause du mode pictural traditionnel, le travail reste nourri de « mémoire » : la texture du bois, le grain de la pierre, un plissé, une résille, l’or, le mouvement ou la vitesse… Dans une démarche minimaliste faussement proche de l’art concret, JPB donne à voir toujours avec la même économie d’ornement des formes géométriques simples dans des textures ‘’ évocatrices’’. Leurs mises en vibration sur le noir mat de la toile permettent à l’inconscient créatif de chacun de produire sa propre vision.
En fait, le travail de JPB se positionne à la croisée de deux questionnements :À côté de l’affirmation d’un concept et d’une technique propre, on peut voir un ‘’art’’ de la suggestion, voire de la révélation qui tenterait de matérialiser le spirituel.
* Pierre Soulage : «Je ne dépeins pas, je peins, je ne représente pas, je présente.»
Remarque : En cas de création de cartel d’exposition, les toiles sont proposées : « Sans titre » + la référence pour ne rien suggérer d’autre au spectateur que ce qu’il a à voir, lui laissant prendre son plaisir de créateur, (le titre en italique et entre parenthèse étant reservé à la documentation )